La cérémonie du guide Michelin, tenue le 5 février 2018, a une nouvelle fois mis en lumière la disparité entre les sexes dans le milieu culinaire. Avec 621 étoiles attribuées, et seulement quelques couple de chefs décorés, les femmes semblent se heurter à un plafond de verre.
Une édition 2018 marquée par l'absence de femmes
Pour cette édition, aucune femme n'a reçu de troisième ou de deuxième étoile, et peu de premières étoiles ont été attribuées à des cheffes. Seules Kwen Liew avec son partenaire Ryunosuke Naito au restaurant Pertinence à Paris et Mi-Ra-Kim avec Charles Thuillant à l'Essentiel à Deauville ont été récompensés ensemble. Comme le souligne Fanny Rey, élue "femme chef de l'année 2017", cette absence est décevante : "À chaque région, j'attendais un nom de femme. Je me suis dit, cela sera pour la prochaine."
Les chefs réagissent face à cette réalité
Bien que les chiffres soient préoccupants, Fanny Rey reste optimiste concernant l'avenir des femmes dans ce domaine. "Les femmes sont de plus en plus présentes dans les cuisines et les écoles de gastronomie. Cela ne peut que changer dans les années à venir." Michael Ellis, directeur international des guides Michelin, partage cet optimisme, rappelant que ses inspecteurs se concentrent uniquement sur la qualité des plats, sans tenir compte du genre de leurs auteurs.
Un soutien institutionnel nécessaire
Pour compenser l'absence de récompenses pour les femmes cette année, le guide a introduit le rôle de marraine, confié à Anne-Sophie Pic, seule femme à bénéficier de trois étoiles en France. Elle accompagnera les nouvelles cheffes étoilées : "Avoir un mentor est essentiel. Cela apporte une énergie nouvelle mais également une pression supplémentaire." La gastronomie française, tout en étant un pilier de l'art culinaire, doit encore progresser vers l'équité entre hommes et femmes, et ces initiatives pourraient constituer des étapes essentielles dans cette direction.







